Bordeaux Aquitaine Marine
La goélette islandaise
historique
En
1852,
Louis
Morand,
armateur
de
Paimpol,
envoie
en
Islande
un
nouveau
type
de
navire
conçu
à
Paimpol
spécialement
conçu
pour
le
pêche
de
la
morue.
A
cet
effet,
un
certain
nombre
de
qualités
étaient
requises
:
légère
pour
bien
lever
à
la
lame,
maniable
pour
remonter
au
vent
en
vue
de
terre,
avec
une
voilure
compatible
avec
toutes
les
types
de
temps.
La
goélette
islandaise
(ou
encore
paimpolaise)
va
rapidement
devenir
la
référence
incontournable
pour
la
pêche
à
la
morue.
«
La
voilure,
plus
basse
que
celle
des
caboteurs,
se
compose
d’une
grand
voile,
dite
“goélette”
(goueletenn)
ou
“latine”,
à
bordure
libre
(pas
de
rouleau)
et
deux
ris.
Les
cercles
inférieurs
de
mât
(rakennou)
sont
supprimés
de
façon
à
pouvoir
diminuer
la
toile
sans
prendre
de
ris
en
pesant
le
point
d’amure
(et
le
cas
échéant
en
choquant
la
corne).
Ceci
donne
à
la
voile,
quand
elle
est
ferlée
sur
la
corne,
une
apparence
caractéristique,
car
elle
reste
séparée
du
gui
sauf
au
niveau
du
point
d’écoute.
La
misaine
goélette
(goueletenn
vizan)
se
serre
en
rideau
(girafe).
Le
beaupré,
contrairement
à
celui
des
goélettes
de
cabotage,
est
doublé
d’un
bâton
de
foc
et
porte
un
clin
foc
(fok
’n
eil),
un
petit
foc
(fok
bihan)
et
un
grand
foc
(fok
braz).
La
trinquette
(trenkedenn)
amurée
près
de
l’étrave
se
serre
en
boudin
sans
être
descendue,
et
les
focs sur le bâton de foc.
Le
hunier
carré
(kestell,
gouel
gestell)
est
en
général
unique
et
utilise
le
système
du
rouleau
commandé
depuis
le
pont.
Est-ce
une
invention
dunkerquoise
ou
paimpolaise
?
Il
est
plus
probable
qu’il
y
a
là
deux
adaptations
locales
d’un
système
déjà
connu.
Les
petites
voiles
(goueliou
bihan),
voile
d’étai
(gouel
dragon)
et
flèche
(flech
dreoñ),
sont
très
souvent
portés,
contrairement
à
leurs
homologues
du
Nord.
Le
tout,
avec
la
voile
carrée
utilisable
par
vent
portant
et
la
fortune
(gouel
fortun),
fait
environ
480
à
500
m2
pour
une
longueur
de
32
à
35 mètres sans la guibre.»
(extrait du Chasse-Marée)
Ses caractéristiques moyennes sont les suivantes
- dimensions : 35 x 7.50 x 4.50 m avec une cale de 5 m de profondeur
- tonnage : 200 tx
- vitesse : 7 à 10 n
- équipage de 20 à 22 hommes
- voilure : 460 m²
devis-type d’une goélette islandaise
«
"Mr.
...
s'engage
à
construire
pour
Mr.
...,
qui
accepte,
une
coque
de
navire
pour
être
gréée
en
goélette
et
servir
pour
la
pêche
à
Islande.
Cette
coque
aura
les
dimensions
suivantes
:
longueur,
largeur,
hauteur, jauge.
Ce
navire
sera
construit
pour
être
de
première
marche,
sous
la
surveillance du Veritas et dans les conditions voulues pour être de cote spéciale 3/3 avec la croix.
Les
matériaux
seront
de
première
qualité,
chêne
blanc,
orme
dit
à
petites
feuilles,
sapin
rouge
du
nord.
Les
bordages
extérieurs
auront
quatre
attaches,
soit
deux
gournables,
deux
clous,
un
clou
où
se
trouverait
une
cheville.
Le
chevillage
sera
en
cuivre
rouge
et
les
clous
en
métal
à
1,75m
de
hauteur
à
l'avant
et
2,25m
à
l'arrière.
Tout
le
cloutage
et
chevillage,
ainsi
que
tous
les
ferrements
de
la
coque,
en
fer
galvanisé.
Guindeau
à
pompe;
deux
écubiers
à
l'avant
et
deux
à
l'arrière;
deux
galoches
en
fonte
sur
le
couronnement;
chaînes
de
haubans,
pitons,
boucles
de
pont
et
tous
ferrements attenants à la coque à la charge du constructeur.
Tout
ce
qui
concerne
l'armement
:
ferrements
de
mâture,
pouliage,
canot,
reste
à
la
charge
de
l'armateur.
Corroi,
brai,
coaltar,
à
la
charge
du
constructeur.
Aménagements,
tant
pour
la
chambre
du
capitaine
que
pour
le
logement
équipage,
bacs
en
cale,
bacs
sur
pont,
courbes,
fargues,
tables,
couvertures de tonnes au nombre de dix, et tout travail charpentage et menuiserie seront exécutés par le constructeur.
La
mâture,
comprenant
deux
mâts
en
bois
de
pitchpin
pour
le
grand
mât
et
en
Riga
pour
la
mât
de
misaine,
beaupré
en
pitchpin,
vergues,
bôme
et
autres bois ronds en bois rouge de Suède de première qualité; tous ces bois ronds prêts à recevoir leur ferrement.»
Sur
cette
coupe
longitudinale
:
A.
carré
et
lits
de
l’état-major
-
B.
soute
-
C.
cambuse
-
D.
cale
à
vin
-
E.
cale
à
poisson
-
F.
archipompe
-
H.
puits
aux
chaînes - J. poste d’équipage - K. caisses à eau potable - L. le «gaviot» pour stocker le charbon des poëles.