Bordeaux Aquitaine Marine

Machine Loxodromique

« la Machine loxodromique, trace sur un papier en telle proportion que l'on veut le chemin que fait un navire par le moyen de laquelle les pilotes auront facilement la connaissance des longitudes. Avec un nouveau principe de justesse pour les horloges » par monsieur de Hautefeuille (éditions Jombert, Paris, 1701).
Extrait du Journal des Savants (janvier 1701) « Peu de gens ignorent le fameux problème des longitudes, et les grandes récompenses qui été promises par plusieurs États d'Europe, pour celui qui trouvera le moyen de connaître sur mer, la longitude avec autant de précision qu'on connaît la latitude. Les plus savants mathématiciens sont persuadés que si on avait une horloge aussi juste sur la mer que les pendules à secondes le font sur la terre, on pare ce moyen la connaissance des longitudes. Monsieur de Hautefeuille qui s'est appliqué depuis plusieurs années à cette recherche, proposa en 1674 à Messieurs de l'Académie royale des sciences, le principe des vibrations des ressorts qui a été en usage depuis ce temps-là dans les pendules portatives et dans les montres de poche : l'expérience ayant fait connaître qu'elles n'ont pas la justesse des pendules à secondes, il propose un nouveau principe de régularité pour les horloges. Il consiste dans la force que les corps agités en rond à s’éloigner du centre, en appliquant plusieurs petites boules de plomb sur le balancier qui tourne perpendiculairement sur son pivot ; elles sont attachées à de petits ressorts qui permettent à ces boules de s'éloigner ou de s'approcher du centre selon que l'on balancier tourne avec plus ou moins de vitesse. Plusieurs savants ont démontré que les tours des poids agités en rond, soit qu’ils soient grands ou petits, sont tous isochrones c'est-à-dire qu’ils le font précisément en des termes égaux. Il a imaginé un autre moyen de connaître les longitudes beaucoup plus simple et qui est à la portée des plus ignorants pilotes. C'est une machine qui est composée d'un moulinet et de 2 ou 3 roues qui sont mus par la résistance de l'eau et qui font avancer continuellement en ligne droite une feuille de papier sur laquelle un crayon immobile est créé et trace tous les mouvements du navire. On peut rendre le crayon mobile en le mettant l'extrémité d'une verge de fer, qui les dents dans toute sa longueur ; alors le papier devient immobile et le pilote qui est à la barre lui donne le même mouvement et le tourne centre du crayon qui par ce moyen trace le chemin que fait le navire, dans la proportion qu'on a donné au nombre des dents des roues et des pignons. En regardant ce papier on connaîtra tout d'un coup sans aucune opération d'arithmétique et de trigonométrie et sans observation du ciel les rhumbs du vent, la longueur de chaque route, la longitude, la latitude, le filage, l'estime et toutes les autres choses que les pilotes connaissent par tous les moyens dont ils se servent. Monsieur de Hautefeuille répond aux objections des courants, au retardement de la vitesse, des défauts de la boussole et à quelques autres. Il propose cette invention non point comme une chose assurée et indubitable, et dans la pensée d'avoir mérité la récompense promise, et encore moins dans l'espérance de l'obtenir, mais pour savoir le sentiment des personnes intelligentes et pour exciter les pilotes de France et des nations étrangères à en faire les expériences et à les comuniquer au public. »
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